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Qu’est ce que L’écriture de la langue akkadienne et babylonienne

Les Akkadiens employèrent, dès le XXIVe siècle avant notre ère, une écriture syllabique. Le babylonien fut pendant 3000 ans une langue internationale.
En 2334 avant notre ère, Sargon, roi d’Akkad monta sur le trône. En quelques années, il se rendit maître du pays de Sumer (sud de l’Iraq actuel). Il fonda le premier empire de Mésopotamie. Pour administrer celui-ci, Sargon avait besoin d’une écriture pour son peuple qui n’était pas sumérien. Les Akkadiens étaient des Sémites. Ils ne disposaient pas d’écriture et leur langue était flexionnelle (avec déclinaisons et conjugaisons).

Les scribes akkadiens utilisèrent l’écriture sumérienne pour retranscrire l’akkadien. Ils abandonnèrent le caractère idéographique de l’écriture pour ne conserver que le caractère phonétique. Ainsi, un sumérien, le signe LU signifiait «homme», en akkadien, ce signe servait à écrire la syllabe «lu».

Une écriture pour deux langues

L’écriture akkadienne était donc un syllabaire issu du sumérien. Il y avait une seule écriture pour deux langues très différentes. Cela se produit encore de nos jours. Ainsi, le turc, langue agglutinante d’origine asiatique, s’écrit avec l’alphabet latin destiné au départ à une langue indo-européenne flexionnelle.

En akkadien, un signe correspond à une syllabe. Il s’agit donc d’une des rares langues sémitiques qui note les voyelles. Quelques signes sont utilisés comme des déterminatifs. Ainsi, l’idéogramme sumérien «AN» signifiant dieu est noté devant chaque nom de divinité du panthéon akkadien (sans qu’il soit prononcé).

Les sumérogrammes

Les scribes d’Akkad utilisèrent également des mots sumériens comme des idéogrammes afin de gagner du temps. Ainsi, en akkadien, pour écrire le mot homme, «amilu» ou «awilu», plusieurs signes étaient nécessaires. De nombreux scribes préféraient employer l’idéogramme sumérien «LU» (homme) à la place du mot «amilu». Quand un chercheur moderne lit un texte akkadien, il doit donc se demander, pour chaque signe, s’il s’agit d’un phonogramme ou d’un idéogramme sumérien (sumérogramme).

Le français n’est pas plus simple!

L’emploi des mots d’une langue dans une autre peut sembler très complexe ou confus, pourtant, sans même le savoir, nous faisons la même chose en français mais avec plusieurs autres langues. Quelques exemples: le manager a voulu rencontrer le responsable du marketing mais celui-ci était déjà parti en week-end (pour l’anglais); le signal audio et vidéo passait via le satellite (pour le latin).

 

L’akkadien devint la langue dominante de la Mésopotamie. Le babylonien n’est qu’une version plus tardive de l’akkadien. Il domina la région pendant environ 3000 ans. Le babylonien devint la langue diplomatique de l’époque. Ainsi la correspondance entre Ramsès II et les rois des Hittites se faisaient en babylonien, car ni les Egyptiens anciens, ni les Hittites n’étaient des Sémites.

Le français utilise également des idéogrammes dans son écriture: les chiffres et la ponctuation. «1» est lu «un» par un francophone, «one» par un anglophone, «een» par un néerlandophone, «Ein» par un germanophone…

La survie de l’akkadien

La culture et la langue sumériennes se maintinrent néanmoins. Le sumérien devint une langue religieuse et culturelle. Les grands rois de Mésopotamie (Babyloniens, Kassites, Assyriens, Chaldéens) se nommèrent roi du pays de Sumer et d’Akkad. Même le conquérant perse, Cyrus II reprit ce titre, plus de 25 siècles après la disparition des cités-Etat sumérienne: «Je suis Cyrus [II], roi du monde, grand roi, puissant roi, roi de Babylone, roi du pays de Sumer et d’Akkad, roi des quatre coins du monde».

Les listes

Comme les Sumériens, les Akkadiens et les Babyloniens rédigèrent de nombreuses listes. Les chercheurs modernes furent parfois surpris de découvrir des « dictionnaires » (sumérien-akkadien), des tables de multiplications, des tables d’inverses (1/n), des calculs de surfaces, des tables de fonctions exponentielles, des listes de racines cubiques, de logarithmes, des listes de constellations, car les Babyloniens maîtrisaient le théorème de Pythagore environ 2000 ans avant Pythagore !

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