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c’est quoi un les Chti’s : c’est quoi un Ch’timi ?

Eh ben oui, on a trop longtemps vanté les mérites des Marseillais avec leur Pagnol et l’on a trop longtemps dénigré les Nordistes. À chaque fois qu’une histoire sordide de pédophilie, de misère humaine ou de météo capricieuse avait lieu, c’était direction… le Nord. Résultat ?… On disait « Le Nord, Le Nord, ah mon Dieu comme c’est affreux ! ». Eh ben oui, il suffit des Lyonnais, des Parigots, des Bordelais donneurs de leçons ! Le Ch’ti a bien plus travaillé que tous ces gens-là. Il a peiné dans les usines textiles, il a sué dans les mines de charbon, il a aidé la France et la France l’a bien laissé tomber le Nordiste ! Cependant, le Ch’ti, par habitude, il a relevé la tête, il a travaillé pour faire changer son image de pauvre bougre alcoolo, ignare, stupide et bien à plaindre. Certaines chansons ont vanté les mérites des Ch’tis comme « Les Gens du Nord » d’Enrico Macias ou comme « Les Corons » de Pierre Bachelet… Mais tout cela sonnait encore ringard aux oreilles des autres peuplades françaises et bientôt, elles allaient nous plaindre et nous prendre en pitié… Que nenni, que nenni !

 

Rarement une population régionale n’a été aussi bien accueillie par ailleurs et mes souvenirs sont doux d’un séjour dans un camping de Saint-Raphaël où la cuisinière nous préparait des moules-frites et nous faisait chanter pour mettre de l’ambiance. Car le Ch’ti sait mettre de l’ambiance avec ses chansons patoisantes, ses géants et ses carnavals, le plus célèbre étant le carnaval de Dunkerque.

 

De même, le Nord et le Pas-de-Calais (ses habitants étant appelés gentiment « boyaux rouges » par les Nordistes) savent organiser de grandes fêtes, le plus grand témoignage étant la braderie de Lille en septembre, la plus grande d’Europe. Etre Ch’ti, c’est un état d’esprit, c’est une coutume ancestrale qui marque à vie les Ch’timis. C’est ce qu’a voulu montrer le film «  Bienvenue chez les Ch’tis » qui tourne en dérision les vieux clichés et qui vous fera peut-être goûter au Maroilles, ce fromage si fort ou à la chicorée qui dans des temps plus anciens remplaçait le café. Évidemment, si vous voulez connaître un peu mieux la culture Ch’ti, il faut se rendre sur place et auparavant décrypter les Capenoules auxquelles ont participé de nombreux artistes, dont la fameuse « biloute » mais aussi Raoul de Godewarsevelde qui a prêté sa voix rocailleuse dans de nombreuses interprétations. En résumé, le Ch’ti est peut-être un être à part en France car il aime rire, danser, chanter, travailler, aider les autres… C’est une espèce en voie de disparition qui s’appuie aussi sur une longue histoire car en un temps, Roubaix était bien plus importante que Paris.

 

Comprendre le parler ch’ti n’est pas nécessaire car dans le Nord, cette langue particulière n’est pas mise à l’honneur comme le Breton ou le Basque, souvent même, on en a eu honte et les parents qui parlaient Ch’ti étaient pointés du doigt par leurs propres enfants… Comme si être Ch’ti, parler Ch’ti était une bassesse alors que les Basques, Bretons ou autres Marseillais étaient plutôt encouragés à le faire… Cela dit, le langage Ch’ti n’a pas disparu et il est heureux qu’on l’ait revendiqué. Ta pigé, tchiotte biloute ? Tu vins quand pour’me faire coucou ? Jvais t’fair profiter de tout cquia ichi et tu verras, tu cheras nin déçu. Fo nin écouter les Parigots, dinschnord, on n’aime toudit tous les gins.

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