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Qui est Jean Moulin : Biographie du préfet et résistant français

 

Jean Moulin est devenu le symbole de la Résistance Française Intérieure durant la Seconde Guerre mondiale. Né à Béziers le 20 juin 1899, Jean Moulin suit des études de droit à Montpellier après avoir obtenu son Bac en 1917 soit en pleine Première Guerre mondiale. Parallèlement, le jeune homme devient attaché au cabinet du Préfet de l’Hérault alors que Raymond Poincaré est le Président de la IVe République et Clemenceau le Président du Conseil.

 

Jean Moulin étant en âge de se battre est mobilisé en avril 1918 et il est affecté au régiment du deuxième génie à Montpellier. À peine arrivé dans les Vosges après sa période de formation, l’armistice est déclaré. Jean Moulin est ensuite affecté à Verdun puis à Chalon-sur-Saône, en exerçant un peu tous les métiers de menuisier, à terrassier en passant par téléphoniste. Démobilisé en novembre 1919, il retourne dans sa région et entre à la Préfecture de Montpellier tout en poursuivant ses études et en obtenant sa licence de droit en 1921 tout en étant chef-adjoint de cabinet à la Préfecture. L’année suivante, il part en Savoie en étant un très jeune chef de cabinet de Préfecture puis devient sous-préfet d’Albertville jusque 1930. Là encore, il est le plus jeune sous-préfet de France. Muté ensuite à Châteaulin dans le Finistère, il va parallèlement se tester à la caricature. La carrière de Jean Moulin décolle vraiment en 1932 quand le radical- socialiste Pierre Cot, proche des Communistes, l’appelle et le nomme en tant que Chef-adjoint aux Affaires Etrangères.

 

En 1933, alors qu’Hitler prend de l’ampleur en Allemagne, Jean Moulin est sous-préfet à Thonon-les-Bains tout en étant toujours chef de cabinet de Pierre Cot, au ministère de l’armée de l’Air. L’année suivante, Jean Moulin est sous-préfet de Montargis et secrétaire général de la préfecture d’Amiens. Son parcours extraordinaire le conduit à être à nouveau chef du cabinet du Ministère de l’armée de l’Air en 1936 lors du Front populaire. Il s’illustre alors en aidant les antifranquistes et en leur envoyant des aides.

 

Décidemment en avance sur son temps, Jean Moulin devient le plus jeune Préfet de France en étant nommé à Rodez à l’âge de 38 ans puis en devenant Préfet de Charente l’année suivante. Arrive la Seconde Guerre mondiale et Jean Moulin est Préfet d’Eure-et-Loir à Chartres en 1939. Sous le gouvernement de Vichy, il s’insurge en s’opposant aux Allemands coupables du meurtre d’une troupe de tirailleurs africains accusés à tort d’avoir tué des civils tombés, en fait, sous les bombardements allemands. Il refuse dès lors toute complicité avec les Nazis et Jean Moulin, maltraité, tente de se suicider avec un bout de verre. Cette cicatrice, il va la garder cachée sous une écharpe et c’est cette image de Jean Moulin avec son chapeau et son écharpe qui va être désormais sa représentation. Homme de gauche et républicain, Jean Moulin va être écarté de l’administration par le régime de Pétain en 1940. Il se retire alors dans les Bouches-du-Rhône, dans la maison familiale de Saint-Andiol dans l’arrondissement d’Arles. Alors que suite à l’appel du Général de Gaulle du 18 juin, la Résistance s’organise, Jean Moulin prend contact avec les Résistants et s’engage dans le mouvement.
Qui est Jean Moulin : Biographie  du préfet et résistant français
Qui est Jean Moulin : Biographie du préfet et résistant français

 

L’année suivante, en septembre 1941, Jean Moulin arrive à Londres par des moyens détournés sous le nom de Joseph Jean Mercier. Il y rencontre De Gaulle et lui fait part des besoins financiers et d’armements des Résistants Français. De Gaulle le charge alors d’unifier les différents mouvements de résistance qui étaient très éparpillés à l’époque, leurs actions devant porter non seulement sur la propagande indispensable mais aussi sur des sabotages, des services de renseignements et d’entraides notamment pour les Juifs. Le principal mouvement résistant, « Combat » est placé sous ses ordres et devient une vraie armée secrète servant les Forces Françaises Libres (FFL). Ayant des rapports réguliers avec le Général de Gaulle, Jean Moulin prend les choses en main à l’intérieur du pays et prend le pseudonyme de « Rex ». Le 27 novembre 1942, le Comité de coordination de Zone Sud est créé à Collonges-au-Mont-d’Or dans l’arrondissement de Lyon et c’est une guerre des chefs entre les différents mouvements résistants qui s’y déroule et non sans mal. Jean Moulin va installer sa couverture à Nice, dans une galerie d’art qui va porter son nom d’artiste « Romanin ». En février 1943, Jean Moulin repart à Londres avec le général Delestraint, chef de l’Armée Secrète choisi et par De Gaulle et par les différents mouvements de résistants. Finalement, les mouvements de résistance vont choisir De Gaulle et Jean Moulin en tant que chefs politiques de la Résistance. Jean Moulin est alors décoré par De Gaulle de la Croix de la Libération. Revenu en France en mars 1943 sous le pseudonyme de Max, Jean Moulin est chargé de fonder le Conseil National de la Résistance bien qu’il ne soit toujours pas bien reconnu par les autres mouvements de la Résistance. Une première réunion a lieu le 27 mai 1943 à Paris, au 48 rue du Four. Il arrive cependant à se faire élire comme Chef du Conseil National de la Résistance, ce conseil étant une sorte de preuve de légitimité politique de la gouvernance de De Gaulle pour les alliés. Jean Moulin se rapproche alors des mouvements de résistance communistes et organise le maquis du Vercors afin d’entreprendre des actions coordonnées de guérilla. Finalement, suite à une dénonciation que l’on peut supposer, Jean Moulin est arrêté le 21 juin 1943 dans la banlieue de Lyon alors que se tenait une réunion avec les principaux chefs de la Résistance chez le Docteur Dugoujon. Cela mettra du temps pour qu’il soit réellement identifié comme étant le Chef des Forces Françaises Libres et cela confortera l’idée de la dénonciation. Interrogé par Klaus Barbie, le chef de la Gestapo de Lyon, Jean Moulin va être conduit à la Gestapo de Paris où il va être torturé. Il ne parlera jamais. Il va mourir dans des circonstances indéterminées le 8 juillet 1943 près de Metz, dans le train Paris-Berlin qui devait le conduire en Allemagne pour y être interrogé. Le corps de Jean Moulin, après avoir été inhumé le 11 février 1944 au Père-Lachaise, va être transféré au Panthéon vingt ans plus tard le 19 décembre 1964 alors que le Général de Gaulle était Président de la République. Cette idée émanait d’André Malraux, Ministre de la Culture et compagnon d’armes de Jean Moulin. Lors d’un discours resté dans les mémoires, il en fera un héros national, mort pour la Résistance, voire le symbole même des morts pour la France. Lors de cette cérémonie émouvante, « le chant des partisans » fut repris, devenant aussi un des symboles de la Résistance Française. Certes, Jean Moulin fut un grand acteur de la Résistance, mais certains historiens n’oublient pas le rôle actif de Pierre Brossolette, de Jean Cavaillès ou de Jacques Bingen. Grande source d’inspiration, l’histoire de Jean Moulin a fait couler beaucoup d’encre et de nombreux films ont repris son histoire.

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