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Géographie du Sol : Une Discipline de la Géographie Physique

La géographie du sol est une discipline de la géographie physique qui se consacre à l’étude du développement spatiotemporel des sols. Elle chevauche d’autres disciplines voisines, en particulier la pédologie, et revendique également la recherche sur l’évolution des sols dans le temps et l’espace (cf. KNEISEL 2008). Cependant, cette ligne de démarcation n’est pas clairement définie, et ailleurs, on mentionne que la géographie du sol est « une sous-discipline de la géographie physique et de la pédologie » (BÄUMLER et al. 2007a, p.399). Néanmoins, dans les deux cas, la proximité avec la pédologie est évidente, car « une représentation géographique du sol repose sur des bases pédologiques » (EITEL 2006, p.13). EITEL ajoute également que les sols sont « une partie de l’environnement humain (…) un objet de recherche important en géographie » (EITEL 2006, p.9). Cette affirmation souligne l’importance accordée aux sols dans l’ensemble de la géographie physique.

Le début du développement de la géographie du sol en tant que sous-discipline distincte peut être attribué à V. V. Dokuchaev dans les années entre 1880 et 1900, dont les réflexions ont été reprises et développées entre autres par K. D. Glinka et C. F Marbut (cf. STRAHLER & STRAHLER 2005).

Un domaine d’activité consiste à représenter et enseigner la genèse des sols et la distribution des types de sols et des communautés de sols sur la Terre. Divers facteurs climatiques, hydrologiques, chimiques, physiques ou anthropiques forment différents sols dans les régions respectives par des interactions. Une façon pratique de représenter cette distribution des sols est une carte des sols, qui, selon le GUIDE DE CARTOGRAPHIE PÉDOLGIQUE (BGR 2005, p.21), « montre la distribution spatiale des sols, (…) en termes de structure et de propriétés ».

Ainsi, la géographie du sol transmet des « connaissances sur la ressource sol – son histoire – son évolution et sa position dans l’écosystème paysager de la Terre » (EITEL 2006, p.220). De plus, les sols doivent être classés en classes pour leur donner la capacité d’être évalués. Il existe trois systèmes de classification différents : le système effectif, génétique et morphologique (cf. GAISER 2007, p.380). Actuellement, les recherches sur « les interactions complexes spatiotemporelles, (…) dans divers paysages de la Terre » sont au premier plan du travail géographique sur le sol (EITEL 2006, p.11). En complément, SEMMEL indique que les « zones climatiques des sols de la Terre » et leurs facteurs de formation des sols non climatiques sont également d’intérêt pour l’examen géographique des sols (SEMMEL 1993, p.9).

La géographie du sol utilise divers principes, dont le principe du profil et le principe de la catena. De plus, différents niveaux spatiaux sont utilisés, commençant par l’unité la plus petite, un pédon, et se terminant par la zone de sol, l’unité la plus grande, en passant par les communautés de sols, les régions de sols et les provinces de sols (cf. BÄUMLER et al. 2007a ; BLUME & STAHR, 2008). La précision et le niveau de détail d’une représentation sur une carte des sols diminuent du pédon à la zone de sol. Grâce à la capacité de montrer les évolutions et les distributions des sols, un géographe du sol peut jeter un regard sur le passé et contribuer ainsi de manière décisive à de nombreuses études paléoclimatiques (BÄUMLER 2004, p.111).

Le traitement numérique des données gagne également en importance dans le domaine de la géographie du sol : « For complex land planning analyses, the enormous quantity of information stores in digital databases or in a county soil survey report can perhaps be used to best advantage with the help of computerized geographic information systems (GIS) » (BRADY & WEIL 2008, p.864). BRADY & WEIL montrent ainsi que la géographie du sol se saisit également des nouvelles méthodes assistées par ordinateur pour représenter de manière claire des situations complexes avec de grandes quantités de données. Il est probable que l’utilisation des systèmes d’information géographique augmentera dans la charge de travail totale future d’un géographe du sol.

Les domaines de travail spatiaux ne sont pas rigides. BÄUMLER indique que le champ de recherche de la géographie du sol se déplace actuellement vers des zones où de « nouvelles ou des connaissances supplémentaires en géographie du sol » peuvent être obtenues (BÄUMLER 2004, p.112). Il s’agit généralement de zones qui étaient autrefois difficiles d’accès en raison de contraintes infrastructurelles ou politiques.

Les influences anthropiques sur le sol, par exemple la production alimentaire, sont d’une grande importance et nécessitent des concepts de protection des sols afin de garantir leur fonctionnalité (cf. STAHR 2008). Le recours à des quantités connues de données dans des bases de données ou des cartes des sols est utile pour fournir une base empirique à ces concepts de protection des sols. Les géographes devraient souligner que les sols sont une ressource limitée et promouvoir les efforts de protection des sols, car les influences anthropiques en particulier endommagent les sols et détruisent cette « composante fondamentale de l’écosystème » (BÄUMLER 2007b, p. 363).

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