Qu'est-ce que la photothérapie ?

Publié le par Manon Duran

La photothérapie consiste à imiter les effets de la lumière naturelle pour traiter certaines maladies de peau, mais aussi soutenir le prise en charge de dépressions ou de troubles du sommeil. Comment fonctionne-t-elle ? Dans quelles indications est-elle précisément utilisée ? Comporte-t-elle des risques ? 

La photothérapie est une forme de traitement qui utilise la lumière ou des rayonnements du spectre solaire (comme les ultraviolets) pour remédier à différentes pathologies, notamment des dermatoses. Si elle est mal maîtrisée, cette exposition peut toutefois entraîner des brûlures et autres désagréments. On fait le point sur cette technique, ses indications et risques. 

Définition : qu'est-ce que la photothérapie ?

La photothérapie consiste à traiter certaines maladies par la lumière : on reproduit de façon artificielle le rayonnement solaire. Les séances sont réalisées sous supervision médicale, ce qui permet de minimiser le risque d'effets secondaires et de contrôler le type de rayons ultraviolets (UV) auxquels on expose la peau.

Quel est le principe de la photothérapie ?

Concrètement, les chercheurs ont mis au point une technique qui utilise des tubes fluorescents émettant des UVA ou des UVB. Au fil des années, ils ont choisi les rayonnements les moins nocifs pour la peau, et les plus efficaces. Il existe aujourd'hui plusieurs types de photothérapie : 

  • la photothérapie UVB à bande étroite,
  • la photothérapie UVB à bande large,
  • la photothérapie UVB au laser,
  • la puvathérapie (PUVA),
  • etc.

Le choix dépend du terrain et de la simplicité de mise en œuvre du traitement. Quoi qu'il en soit, la photothérapie n’est efficace que si l’exposition est maîtrisée, répétée et de courte durée

Quelle différence avec la luminothérapie ?

La photothérapie et la luminothérapie sont souvent confondues. Si ces pratiques utilisent toutes deux les bienfaits de la lumière, elles diffèrent quelque peu : la photothérapie utilise des rayons ultraviolets pour soigner certaines pathologies physiques, tandis que la luminothérapie utilise une lumière blanche dépourvue de rayons ultraviolets. Par ailleurs, elle est davantage utilisée pour soigner des troubles psychologiques tels que la dépression saisonnière puisqu'elle permet d'agir sur le dérèglement de l'horloge biologique qui survient durant l'hiver.

Indication : dans quels cas la photothérapie est-elle utilisée ?

Plusieurs pathologies cutanées peuvent être traitées par photothérapie : 

  • le psoriasis
  • l'eczéma, 
  • la dermatite atopique,
  • les troubles du sommeil, 
  • l'ictère du nourrisson (ou jaunisse du nourrisson), 
  • des lésions cancéreuses et précancéreuses. 

Cette technique peut également être efficace en cas de vitiligo (efficacité limitée) ou de pelade étendue (malgré la fréquence des récidives dès que l’ on arrête l’ exposition. Il existe d’ autres indications plus rares, comme le lichen plan, le prurit (démangeaisons) ou l'insuffisance rénale. 

Avant d’entreprendre une photothérapie, et quelle que soit l'affection concernée, le bénéfice/risque est toujours évalué par rapport aux autres traitements en cours. 

Comment se déroule une séance de photothérapie ?

Les traitements sont administrés à raison de deux à quatre séances par semaine. Un intervalle d'au moins 24 heures est respecté pour limiter les risques inhérents à l'exposition aux UV. 

L'exposition de départ est déterminée en fonction du type de peau (phototype). Les premières séances durent souvent moins d’une minute, puis la durée d’exposition est augmentée progressivement, jusqu'à une dizaine de minutes en fin de cure. 

Les tubes de photothérapie mesurent entre 1,20 m et 1,50 m de haut et sont placés dans une cabine dédiée, semblable à une cabine de bronzage. Il existe également des tubes plus petits pour exposer des zones limitées comme les pieds, le cuir chevelu ou encore les mains. Il est donc possible de traiter le corps entier ou une surface plus réduite, comme les mains ou les pieds (photothérapie locale). L’étendue de peau à exposer dépend de l’étendue de la pathologie :

  • La plupart du temps, la totalité de la peau est exposée dans une cabine dédiée. Les yeux, en revanche, sont toujours protégés à l’aide de lunettes spéciales (goggles), de même que les organes génitaux masculins sont protégés par une coque (jockstrap). 
  • En cas de dermatoses localisées, par exemple au niveau des mains ou des pieds, l’ exposition aux UV est limitée à la zone concernée, grâce à de petits modules adaptés à chaque surface à traiter. Cela permet d'éviter que des parties non affectées par la maladie soient exposées aux ultraviolets, et évite ainsi les risques de développer un cancer de la peau.

Que dois-je éviter le jour J avant la séance ?

  • Ne pas porter de parfum ou d'aftershave, qui rendent la peau plus sensible aux rayons UV et peuvent précipiter un coup de soleil
  • Éviter d’appliquer de la crème contenant de la vitamine D, car la photothérapie inactive l’ingrédient actif de ces crèmes et les rend inefficaces. On reprend leur utilisation sans problème après la séance. 
  • Ne pas exposer une zone de peau subitement aux rayons UV. Si vous coupez vos cheveux au bout de la sixième séance et que cela découvre une partie de votre nuque, la zone de peau qui a été découverte devra être exposée progressivement, la dose de rayons UV sera ajustée en conséquence.
  • Évitez les médicaments photosensibilisants et, le cas échéant, avertir les praticien.ne.s. De même pour tout médicament contenant des "produits naturels".

Effets secondaires : quels sont les risques ?

En dépit des précautions prises, certains effets secondaires peuvent se manifester en cours de traitement :

  • assèchement de la peau et démangeaisons
  • rougeurs temporaires ou léger coup de soleil (qui peut être lié à une augmentation de la dose) ; 
  • un risque élevé d'apparition de feux sauvages pour les personnes qui y sont déjà sujettes ; 
  • un vieillissement cutané prématuré (rides et taches sombres) ; 
  • l'apparition d'éphélides, aussi dites taches de rousseur
  • des complications oculaires, notamment des cataractes à long terme et en l'absence de protection adaptée ; 
  • un risque accru de cancer de la peau. 

 

Quelles précautions prendre ? Quelles contre-indications ?

Avant chaque cure, le ou la praticien.ne qui vous encadre réalisera un contrôle des lésions "à risques" de votre peau, ainsi qu’un bilan de vos expositions naturelles et artificielles antérieures. 

Les précautions à prendre avant la séance

  • Pensez à bien hydrater votre peau avec une crème hydratante, qui permettra une meilleure pénétration des rayons. En effet, les cellules de peau mortes ont tendance à bloquer la pénétration des rayons UV et peuvent donc nuire à l’efficacité du traitement.
  • Toujours protéger vos yeux avec les lunettes de type coque, les goggles
  • De même, si vous êtes un homme, protégez vos parties génitales par des coquilles dédiées (jockstrap). Pour cause ? Cette zone est plus sujette au développement de cancers de la peau.
  • Signalez toute rougeur ou inconfort suite à une séance précédente. 
  • Prévenir le / la spécialiste si vous avez manqué des séances : les doses de rayons devront être ajustées. 

Quelles sont les contre-indications à la photothérapie?

La photothérapie est contre-indiquée pour les personnes souffrant de maladies qui peuvent être exacerbées par l'exposition au soleil, comme le lupus et la dermatomyosite, mais aussi certaines maladies rares (pemphigoïde, pemphigus, xérodermie pigmentaire, syndrome de Gorlin, etc). Les patients ayant déjà eu un mélanome ou ayant subi de la radiothérapie sont aussi souvent exclus.

Les facteurs suivants peuvent aussi augmenter le risque de complications :

  • grossesse ou allaitement ; 
  • allergie à la lumière du soleil ; 
  • maladie du foie ; 
  • antécédents de cancer de la peau
  • utilisation de certains médicaments photosensibilisants. 

Demandez toujours l'avis de votre médecin et ne lui cachez aucune information qui pourrait avoir un impact sur le traitement. 

Prix : Combien coûte une séance ? Est-elle remboursée ?

Comptez en moyenne 150 à 200 euros par séance, voire bien plus, en fonction du type de photothérapie, de l'étendue de la zone à traiter, de l'emplacement, de l'expérience de chaque cabinet, etc. 

Tous les types de photothérapie sont des actes thérapeutiques inscrits à la nomenclature des actes médicaux et pris en charge par la Sécurité sociale, après acceptation de la demande d’entente préalable.

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