Sortie le 19 novembre 2020, la PlayStation 5 a récemment fêté sa deuxième année d’existence. À l’occasion de cet anniversaire, nous posons nos DualSense quelques minutes pour faire le bilan, calmement, en nous remémorant les temps forts de la dernière console de Sony. Alors, que faut-il retenir du début de vie de la PS5 ?
Sommaire
- De bons chiffres malgré quelques déconvenues
- Une console difficile à trouver
- Les AAA first party assurent toujours le spectacle
- Le PlayStation Plus Premium a encore tout à prouver
- Un leader bousculé : une politique de plus en plus critiquée
De bons chiffres malgré quelques déconvenues
Les derniers résultats de Sony, publiés au début du mois de novembre 2022, ont montré que la PlayStation 5 s’était vendue à 25 millions d’exemplaires. Un joli chiffre contrebalancé par le fait que sa grande sœur, la PlayStation 4, s’était vendue à 29,4 millions d'exemplaires sur une période comparable. Bien entendu, ce résultat est principalement dû à la pénurie de composants qui touche tout le secteur de la technologie. Cependant, l’augmentation du prix des PS5 sur de nombreux marchés (dont la France) réduit l’impact sur des bénéfices qui restent solides.
Malgré tout, le géant japonais a revu ses estimations à la baisse à propos des revenus nets du segment PlayStation, qui passent de 1,7 milliard d’euros à 1,5 milliard d’euros. En ce qui concerne le PlayStation Plus, le service compte 45,4 millions d’abonnés, c’est-à-dire que plus de 2 millions d’utilisateurs sont partis depuis les chiffres de la fin de l’année 2020. Donnée étonnante, le chiffre d'affaires liés aux abonnements est plus important que celui de l’année précédente, ce qui semble indiquer une bonne adoption des offres Extra et Premium chez les fans de la marque.
Une console difficile à trouver
Impossible de résumer les deux premières années de vie de la PlayStation 5 sans évoquer les soucis de chaîne d’approvisionnement. Les problèmes touchant les composants dans le monde de la tech ont engendré une pénurie durable de consoles de jeux. Tous les constructeurs sont touchés, et tous disent faire leur possible pour produire un maximum de machines. L’absence de PlayStation 5 dans les boutiques a fait les affaires des scalpers, ces personnes qui achètent des consoles, souvent à l'aide de logiciels, pour les revendre à prix d’or sur les sites de commerce en ligne. Au moment où nous écrivons ces lignes, il est compliqué de trouver des PS5 en dessous des 700 euros sur les sites spécialisés dans l'occasion. Dans le dernier bilan financier du groupe, Hiroki Totoki, directeur financier de Sony, s’est montré optimiste en expliquant que les soucis logistiques commençaient à s’atténuer.
Les AAA first party assurent toujours le spectacle
S’il y a bien un point sur lequel Sony est difficilement attaquable, c’est sur la qualité des jeux first party disponibles sur les consoles PlayStation. En 2021, les fans ont pu s’attaquer à Ratchet & Clank : Rift Apart, Returnal mais aussi aux Director’s Cut de Death Stranding et Ghost of Tsushima. En 2022, Gran Turismo 7, Horizon Forbidden West et God of War Ragnarok, des jeux à 87/100 minimum sur Metacritic, ont rythmé le quotidien des possesseurs de consoles PlayStation. C’est un fait, le géant japonais sait réaliser des jeux d’action/aventure narratifs mieux que quiconque, ainsi que de très bons jeux de courses. Cela devrait continuer à l’avenir, même si Jim Ryan a prévenu que la firme miserait plus fortement sur les jeux multijoueur. Ce n’est pour rien que la société japonaise a racheté en 2022 Bungie (Destiny) et Haven, nouveau studio qui réalise une expérience orientée multi.
En outre, Sony a mis la main sur Savage Game Studios, une entreprise spécialisée dans le jeu sur périphériques mobiles. Avec des titres tels que Spider Man 2, Wolverine et les exclusivités (temporaires) d’éditeurs tiers tels que Final Fantasy XVI ou encore Silent Hill 2 Remake, les joueurs solo devraient encore être choyés dans les prochains mois sur PlayStation 5.
Le PlayStation Plus Premium a encore tout à prouver
À la fin de l’année 2021, des rumeurs insistantes voulaient que Sony mette au point son propre “Game Pass killer”. C’est le 29 mars 2022 que Jim Ryan a annoncé l’arrivée du nouveau PlayStation Plus, celui qui se divise pour mieux régner. Avec des offres aux tarifs variés et des fonctionnalités multiples, il compte tirer son épingle du jeu dans la guerre des abonnements. En réalité, il est sûrement plus judicieux de voir cette proposition comme une fusion améliorée entre le PS Now et le PS Plus plutôt que comme un véritable nouveau produit de type Game Pass. La différence capitale entre le service de Sony et celui de Microsoft réside dans la disponibilité des jeux first party le jour de leur sortie. Aucune option du PlayStation Plus ne permet de s’amuser aux nouveaux jeux en day one, là où Microsoft avec le Game Pass base une grande partie de son argumentaire sur la disponibilité immédiate des nouvelles créations.
Sony a laissé miroiter que des démos de plusieurs heures seraient proposées pour permettre aux abonnés de découvrir les nouvelles sorties pendant un temps limité. Malheureusement, comme nous l’avons vu avec God of War Ragnarök, ces démos ne sont finalement pas prévues pour arriver le jour du lancement d'un jeu… ce qui fait perdre un peu d’intérêt à la proposition. Du côté des jeux rétro jouables, l'offre Premium donne accès à des softs PSP, PS One et PS2. Malheureusement, il manque des créations adulées telles que PaRappa The Rapper, Silent Hill, Metal Gear Solid ou encore WipEout.
Un leader bousculé : une politique de plus en plus critiquée
Au petit jeu des revenus liés au gaming, Sony reste le leader par rapport aux deux autres constructeurs. Son concurrent direct, à savoir Microsoft, n’hésite d’ailleurs pas à rappeler aux régulateurs que Sony mène sa barque loin devant les autres. Cette position enviée n’a pas toujours des conséquences heureuses pour les bourses des clients. Persuadé – à raison – de la force de sa marque, le géant japonais prend des décisions qui pourraient pourtant heurter ses clients les plus fidèles. En augmentant le prix de ses jeux first party, tout d’abord. En augmentant le prix de sa PS5, ensuite, bien que le constructeur évoque le contexte économique pour expliquer ses décisions. Les tarifs annoncés de la DualSense Edge et du PSVR 2 traduisent une certaine assurance de Sony malgré les retours plus que tièdes des joueurs sur les réseaux sociaux. Un message se surligne : jouer sur PlayStation, ça se mérite. Au cours de ces derniers mois, la stratégie de Sony semble s’orienter vers celle que Microsoft a épousée depuis plusieurs années : sortir des jeux promis next-gen sur l’ancienne génération, porter un maximum des titres first party sur PC, et renouer avec le rétrogaming. Les positions initiales de Jim Ryan, président-directeur général de PlayStation, n’allaient pourtant pas dans ces directions. Les histoires de patchs next-gen payants d’Horizon Forbidden West ont également prouvé que le Smart Delivery de Microsoft n’était pas qu’un terme marketing. Bousculé par son concurrent direct, le mastodonte japonais tente de s'adapter.