En pleine Semaine européenne de réduction des déchets, nous sommes allés à la rencontre d’un jeune entrepreneur de Pluvigner (Morbihan), Vincent Rey, qui développe son activité basée sur le recyclage du bois. « J’ai commencé à bricoler la palette en dilettante, pour nous, suite à une demande de ma femme », raconte le quarantenaire. En cause : leur meuble télé, acheté dans une grande surface de l’ameublement, « et qu’elle ne supportait plus ! »
Une reconversion
Vincent s’est donc attelé à le relooker, à partir de chutes de bois. Il l’a ensuite teinté pour donner à l’ensemble un aspect beaucoup plus chaleureux qu’à l’origine.
Les copains, la famille, ont trouvé ça pas mal, ça m’a donné envie de poursuivre.
Il s’est alors mis à créer divers objets : une mappemonde (gravée et lasurée), des étagères, une lampe… « Toujours avec de la récup’. » Un esprit qui anime la famille depuis longtemps, y compris dans l’achat de vêtements.
Pour cet ancien technicien des télécoms, cette activité manuelle devient alors rapidement plus qu’un simple loisir. C’est carrément ce qui le ‘branche’ pour se reconvertir, « car je ne peux plus exercer dans mon domaine suite à un accident du travail, il y a trois ans. »
Vincent s’aménage un atelier dans le garage de la maison et s’équipe petit à petit du matériel nécessaire : « Mes premiers outils, c’est aussi de la récup’ », même si aujourd’hui il doit passer par du neuf pour gagner en efficacité.
Avec du bois de récup’
Véritable autodidacte, Vincent scrute les réseaux, y découvre des dizaines d’idées de créations, à partir de palettes notamment. Il les reproduit, et améliore chacun de ses modèles. Il y a quelques mois (en juillet 2022), il a décidé que l’heure était venue de lancer sa microentreprise, qu’il a baptisée Wood species paradise. Un nom anglais clin d’œil à ses origines, « puisque mon père est britannique, mais moi, je n’ai jamais vécu là-bas. »
Désormais, c’est à son tour d’être présent sur les réseaux : Facebook, Instagram, et même TikTok, « avec l’aide de mes ados », avoue ce papa de trois grands enfants. Il dispose aussi d’une jolie vitrine sur un réseau de vente en ligne « solidaire et gratuit, créé pendant le confinement : fairemescourses.fr » Ses clients y découvrent de nombreux modèles, qu’ils peuvent acquérir en quelques clics.
La marmite norvégienne, à découvrir
Il sait que les acheteurs aiment consulter un catalogue de produits, mais ce qui lui plaît le plus, c’est la personnalisation, comme cette console qui est en phase de séchage, « une commande qui répond à un souci d’espace, elle est donc complètement sur mesure ».
Il s’enrichit de toutes les demandes particulières, comme celle soufflée par sa kiné qui souhaitait une marmite norvégienne. Cette grosse boite que la famille Rey a aussi adoptée dans sa propre cuisine est un équipement tendance à l’heure des économies d’énergies… « puisqu’elle double le temps de cuisson, sans rien faire ! » Un exemple ? « Vous mettez à chauffer sur vos plaques traditionnelles votre plat un quart d’heure, et ensuite vous l’insérez dans la marmite. Un bourguignon, vous le ressortez deux heures plus tard, il est cuit, sans que ça colle ! » Chaque marmite est réalisée à partir de palettes, de bois exotique, de polystyrène et autres isolants de récupération !
On adapte les dimensions à la cocotte de chacun. La marmite peut même être intégrée dans un placard de cuisine aménagée.
Des dizaines de créations
Sous ses doigts habiles, Vincent a déjà créé aussi bien des meubles que des éléments de décoration, des jardinières, des miroirs, des têtes de lit, des toises, un bar à vin, des mangeoires pour les oiseaux, un jeu de domino géant, etc. etc. La liste est longue !
Sa clientèle s’élargit petit à petit, et les commandes arrivent régulièrement de toute la France. « Pour l’instant, mes clients sont surtout des femmes, entre 25 et 60 ans », constate-t-il après quelques mois d’activité.
Pour la journée zéro déchet de Pluvigner, il présentera une panoplie d’objets. « C’est une belle occasion de montrer que chacun, à notre petit niveau, nous pouvons œuvrer pour la planète, pour les générations futures, en récupérant les matériaux pour leur donner une seconde vie. »