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ÉDITO - "Le marché de l'immobilier se déséquilibre en faveur de l’offre et au détriment de la demande", analyse Lenglet

Après une année 2021 exceptionnelle, les résultats 2022 pourraient bien être très inquiétants. Et la situation pourrait ne pas s'arranger en 2023.

Immobilier : un appartement à vendre à Paris (illustration) Crédit : AFP / Archives, Stéphane de Sakutin
François Lenglet

Quel est l'état de santé du secteur de l'immobilier en France ? Il s'agit d'indications, plus que d'indicateurs au sens propre. Ces chiffres émanent des différents réseaux d'agences et n'ont donc qu'une valeur statistique relative. Les chiffres les plus fiables sont fournis par les notaires, avec un délai de fabrication plus important. Le site Bien’ici assure que le nombre de ventes aura reculé de 6% en 2022. L'année 2021 a pourtant été exceptionnelle. Les transactions ont très largement dépassé le million d’opérations. D’autres réseaux font état d’une chute de 15% environ en fin d’année par rapport à la même période de 2021.

 
Le marché de l'immobilier se déséquilibre en faveur de l’offre et au détriment de la demande. Cette situation a tendance à faire baisser les prix. Selon le même site, ce mouvement n’est pas uniforme en France. Ce phénomène est vrai surtout dans les régions qui avaient connu la surchauffe : la Bretagne, la Normandie, les Pays de la Loire. À l’inverse, les vendeurs ont toujours la main en Provence-Alpes-Côte d’Azur, en Corse et dans le Grand Est, avec une mention particulière pour la belle ville de Metz, où le marché est toujours en pleine santé.

Comment évoluent les prix dans les grandes villes ?

Selon le site Meilleurs Agents, les évolutions sont légèrement à la baisse sur un an pour Bordeaux (-3,1%), Paris (-1,3%) ou le Havre (-0;8%). Les prix restent en croissance dans les villes qui avaient moins profité du boom de ces dernières années. C'est le cas pour Saint-Étienne, Le Mans, Perpignan et encore Metz. En clair, le marché se rééquilibre, corrigeant modestement les envolées et rattrapant à la marge les retards. C’est toujours ainsi que commencent les corrections de prix. 

Plusieurs arguments justifieraient le début d'une baisse significative. Les prix ont connu une phase de forte hausse, surtout sur les maisons, à la suite du confinement. Cette situation appelle presque mécaniquement une correction, c'est comme ça sur tous les marchés. L'affaiblissement de la demande est un autre argument.

La faute à l'inflation ?

L'inflation explique, en partie, la chute de la demande. Elle érode le pouvoir d'achat. Les salaires n'ont pas suivi les prix cette année. Il y a eu également une restriction du crédit. Les banques se sont montrées moins souples dans la distribution de prêts. Le coût du crédit a lui-même doublé. Il serait passé de 1,03% en moyenne en octobre 2021 à 2,09% un an plus tard, selon l’observatoire Crédit Logement CSA. 

Au 1er janvier, ce taux devrait augmenter en moyenne de 0,50%, sous l’effet du relèvement du plafond qu’on appelle le taux d’usure. Il faut ajouter à cela l'augmentation des impôts fonciers, qui vont bondir d'au moins 7%. Aussi, les ménages ont atteint un niveau d’endettement sans précédent pour la France. Ces éléments seront des freins supplémentaires pour le marché immobilier en 2023.

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