Excellence belge : Joaillerie Marchal, un arc-en-ciel de diamants

Spécialisée dans les rares diamants de couleur, cette véritable institution située place Cathédrale à Liège se prépare à fêter son centième anniversaire avec, notamment, la bague Fancy Colours et son diamant brun chocolat en provenance d’une mine australienne.

Ces trois bijoux sont entièrement réalisés à la main et font partie de la collection haute joaillerie 100e anniversaire. 1. Bague Art déco, diamant jaune Natural Fancy Yellow de 2,38 carats, taille émeraude, 55 000 euros. 2. Bague diamant rose Fancy Light Pink de 0,22 carat, 10 500 euros. 3. Bague Inti, diamant central chocolat (Natural Fancy Brown), taille brillant, de 1,58 carat. Ensemble des diamants taille coussin de l’entourage : 2,95 carats. Il s’agit de « fancy colours » avec mix de brun, orange et vert olive, 22 500 euros.
Ces trois bijoux sont entièrement réalisés à la main et font partie de la collection haute joaillerie 100e anniversaire. 1. Bague Art déco, diamant jaune Natural Fancy Yellow de 2,38 carats, taille émeraude, 55 000 euros. 2. Bague diamant rose Fancy Light Pink de 0,22 carat, 10 500 euros. 3. Bague Inti, diamant central chocolat (Natural Fancy Brown), taille brillant, de 1,58 carat. Ensemble des diamants taille coussin de l’entourage : 2,95 carats. Il s’agit de « fancy colours » avec mix de brun, orange et vert olive, 22 500 euros.

En Australie, il n’y a pas que les kangourous qui font parler d’eux ! Dans le nord-ouest, la mine Argile est connue depuis une dizaine d’années comme la seule au monde à produire de mirifiques diamants brun marron dans des quantités aussi importantes. Faut-il le préciser, ces diamants chocolat font la fierté de David Marchal qui leur trouve toutes les qualités du monde, à commencer par convenir à merveille aux yeux brun noisette ou aux cheveux bruns.

« Quand vous portez la même gamme de brun autour du cou, le résultat est bluffant », s'exclame le Liégeois, qui a pourtant dans ses collections d'autres diamants de toutes les couleurs possibles et imaginables qu'il assortit à ses colliers, boucles d'oreilles et bagues. Ces dernières ont particulièrement la cote puisqu'on peut les couver constamment du regard sans passer par l'intermédiaire d'un miroir.

Pour le joaillier de la Cité ardente, cette passion des diamants de couleur ne date pas d'hier. « Elle a commencé il y a vingt ans chez Bonhams, à Londres, avec le rachat d'un beau lot à deux riches héritières dont le père était un tailleur de pierres russe. Elle s'est construite ensuite au gré de voyages à la source : Anvers, riche de trois bourses diamantaires, la Suisse, mais aussi Hong Kong, où le marché est particulièrement dynamique en pierres haut de gamme. »

Pour bien expliquer les enjeux, David Marchal plante le décor : « Dans la nature, pour dix mille diamants, il y en a un seul de couleur. Autant dire que celui-ci a une aura quasi magique, d'autant plus qu'il en existe de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, les plus connus étant les jaunes jonquille. Mais il y en a aussi des rose, des bleus, des verts, des orange… et des bruns. Nos clients sont d'ailleurs toujours étonnés d'apprendre que ce sont bel et bien des diamants, lesquels, avec les saphirs, les émeraudes et les rubis, font partie de ce qu'on appelle les quatre pierres précieuses. »

David Marchal rappelle au passage que celles-ci faisaient jadis partie du parcours obligé dans les bonnes familles : un diamant blanc pour les fiançailles, un saphir bleu pour une naissance ; ensuite, on avait le choix entre le rubis et l'émeraude et, à la quatrième grande occasion, on choisissait celle qu'on n'avait pas encore offerte. « Ces temps-là sont révolus. On ne suit plus aveuglément les modes ou les traditions, car on préfère porter la couleur qui sied le mieux à la carnation, ou à la couleur des yeux ou des cheveux. » C'est à ce moment-là qu'un bon joaillier peut s'avérer être un excellent visagiste. Mais il ne faut pas perdre de vue que les diamants de couleur coûtent bonbon, raison pour laquelle la maison Marchal propose toute une gamme de pierres fines, dites semi-précieuses, comme l'agate, l'améthyste, la cornaline, l'onyx ou l'aigue-marine. « Celles-là, je les achète en Allemagne, dans la ville d'Idar-Oberstein, qui est le meilleur centre de taille de pierres fines au monde. »

David Marchal : « On ne suit plus aveuglément les modes ou les traditions, car on préfère porter la couleur qui sied le mieux à la carnation, ou à la couleur des yeux ou des cheveux. » ©DR
David Marchal : « On ne suit plus aveuglément les modes ou les traditions, car on préfère porter la couleur qui sied le mieux à la carnation, ou à la couleur des yeux ou des cheveux. » DR

De fil en aiguille, le joaillier en arrive à remonter le cours du temps, car cette institution liégeoise dont il représente la troisième génération existe depuis 1922. Le grand-père, Maurice, n’avait pourtant rien d’un chasseur de trésors, puisqu’il était entrepreneur en travaux publics. Mais sa collection de pierres avait fini par prendre le dessus et la maison (qui s’appelait Janssens à l’époque), sise rue Pont d’Avroy, avait commencé à faire parler d’elle. Le fils, Claude Marchal, en reprit les rênes après son retour de Suisse où, durant sept ans, il avait appris le métier d’horloger chez Vacheron Constantin. Et c’est en 1992 que David Marchal fit son entrée dans l’entreprise familiale, qu’il connaissait d’autant mieux qu’il y avait travaillé depuis ses jeunes années tout au long des vacances et des congés scolaires.

« Mes meilleurs moments, c'était quand mes parents partaient en vacances et me demandaient de rester fidèle au poste. Seul au comptoir, j'étais le plus heureux des hommes. » Et puisque pour lui, aujourd'hui plus que jamais, le bonheur n'est pas dans le pré mais parmi les diamants de couleur, nous le laisserons tout à son plaisir de rendre les femmes plus étincelantes, en particulier celles qui ont la chance d'avoir les cheveux bruns ou les yeux marron.

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