Gestionnaire immobilier : les nouveaux défis environnementaux du « building manager »

Le building manager est un couteau suisse ! Sa fiche de poste est éclectique pour un ADN transversal : assurer le bon fonctionnement et la maintenance des bâtiments, mais aussi faciliter la vie de toutes les personnes travaillant dans l'entreprise ou liées à elle : sous-traitants, clients, partenaires.

Un building manager assure ainsi, en équipe ou accompagné d'experts, les missions de « facility management » en tant que coordinateur technique aux services généraux et d'« energy management » comme responsable de la performance énergétique et environnementale.

Cette dernière mission prend de l'ampleur, en pleine crise énergétique. Les gestionnaires d'immeuble font des propositions : suppression de l'eau chaude dans les sanitaires, fermeture ponctuelle d'espaces, parfois d'un étage entier. Il faut alors passer à une organisation de bureaux flexibles dans lesquels on peut arrêter le chauffage certains jours, comme le permet le télétravail. Autre solution : la mise en place d'un jumeau numérique de l'immeuble facilitant sa gestion au quotidien. Tous les professionnels sont, en tout cas, mobilisés sur l'impérieuse nécessité de réduire la consommation d'énergie.

Eviter les dérives énergétiques

« De nombreuses actions sont entreprises pour auditer et contrôler en temps réel le bâtiment », indique Régis Martin, responsable de la performance énergétique du site Schneider Electric de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine). Comme la gestion intelligente de l'éclairage en fonction de la luminosité ambiante. Objectif : éviter les dérives de consommations énergétiques, mais aussi répondre aux exigences de sobriété et aux demandes de flexibilité ou d'effacement (alertes Ecowatt, en cas de tension sur le réseau, par exemple) permettant, selon lui, « de participer à l'équilibre du réseau électrique de notre région ».

« Prenons l'exemple de l'émergence du besoin en bornes de charge pour voitures électriques, explique, de son côté, Corentin Fazille, gestionnaire d'immeuble chez RATP Real Estate. Le courant d'appel peut être énorme et donc justifier l'arrivée d'une nouvelle ligne électrique avec son transformateur. Au lieu de cela, nous installons des bornes avec des capacités de recharge satisfaisantes et un logiciel de gestion de charge. »

Redonner l'envie d'être au bureau

Ce programme informatique calcule en temps réel la consommation des installations du bâtiment avec un algorithme classant les livraisons d'énergie par priorisation : une installation informatique ou industrielle sera déclarée, par exemple, toujours prioritaire car sensible et productive. Il peut aussi couper ou réduire la vitesse de charge d'un véhicule électrique en dehors des heures de recharge très utilisées, ou encore stopper pendant quelques dizaines de minutes le chauffage d'une pièce en profitant de son inertie thermique.

La mission des services généraux n'est pas négligée pour autant : « En période post-Covid, il est impératif de donner envie aux salariés de revenir dans leurs bureaux », affirme Guillaume Amar, directeur général du groupe Armonia. Beaucoup d'opérations pour doper l'envie de revenir au bureau ont ainsi été imaginées dans des entreprises, comme la création de conciergeries, des animations avec des expositions de peinture, des ateliers cuisine ou encore l'ouverture d'un espace convivial avec un barista qui sert des cafés dans le hall d'accueil.