Carnet de voyage : l'Argentonnaise Uranie Huet poursuit son trek en Nouvelle-Zélande

Publié le 11-12-2022 à 06:25 | Mis à jour le 11-12-2022 à 10:11

Uranie Huet, sur une plage de Nouvelle-Zélande, alors qu’elle vient d’accomplir ses cents premiers kilomètres.
© Photo NR
Partie en Nouvelle-Zélande le 9 novembre 2022 pour un trek de 3.000 km, l’Argentonnaise (Indre) Uranie Huet raconte la suite de son aventure.

La jeune femme qui compte fêter ses 30 ans au mois de mars, en Nouvelle-Zélande, a profité d’un jour de repos à Kaitaia, le 18 novembre 2022. Le lendemain, Uranie Huet a repris la route, pour une étape Kaitaia - Broadwood (30 km). « Je pars sous la pluie et, après quelques heures, j’arrive à mon campement. Je fais une belle rencontre avec Kenny. On boit un café chez lui, un super moment. »

Les temps de pause sont brefs pour cette Argentonnaise (Indre) qui repart dimanche 20 novembre pour une étape de 17 km entre Broadwood et Mangamuka. « Toute cette section se passera sous la pluie. À l’arrivée, je suis accueillie par un chat blanc et deux énormes chiens qui aboient. À mon réveil, le chat blanc dormait à mes côtés. »
« J’ai eu la peur de ma vie avec un glissement de terrain » Une rivière glacée. Puis, Uranie rejoint Camp Blackbridge avant la fameuse forêt de Puketi « que tout le monde appréhende ». Mardi 22 novembre, c’est le jour J avec une marche de 23 km. « Une journée très difficile, raconte Uranie. Le temps n’est vraiment pas avec moi : pluie, vent, orage. Mes chaussures s’enfoncent dans la boue, je glisse. Je dois aussi marcher dans une rivière glacée. Je suis les bancs de cailloux, j’ai de l’eau jusqu’aux genoux. Mon bâton s’enfonce, je suis contrainte de traverser la rivière à la nage. Mon sac est alors dix fois plus lourd… »
 

Coincée sous un arbre. « Sur la terre ferme, un autre enfer commence. J’évite de glisser et de tomber dans la rivière. Raté, je tombe à deux reprises. J’ai eu la peur de ma vie avec un glissement de terrain. Je me retrouve coincée sous un arbre mort. Mon sac me bloque. Je ne peux plus bouger. Je décroche mon sac et tombe quelques mètres plus bas. Je m’en sors avec des bleus et des égratignures. Rien de cassé. Mon short est troué et mon bâton tordu. Mon corps souffre, je suis frigorifiée. »
 

"Je sens de plus en plus mes pieds"

Une pause bienvenue. Après l’enfer de Puketi, rendez-vous à Kerikeri, 23 km plus loin, le lendemain. Cette fois, le temps est calme mais Uranie repart avec ses « affaires encore trempées ». Le chemin est long : « Je sens de plus en plus mes pieds et mes genoux. »
À Kerikeri, notre marcheuse fait une pause bienvenue. « J’en profite pour recoudre mon short, sécher mes vêtements et faire du ravitaillement. » Avant de repartir pour 25 km, lors de l’étape Kerikeri - Pahihia.
 

Le soleil se lève, magique. Samedi 26 novembre, Uranie entame sa quatorzième journée de marche et parcourt encore 33 km pour rejoindre The Farm. « Je longe la baie de Pahihia. Le soleil se lève. Magique. Après une brève traversée en bateau, j’arrive à Okiato où je rejoins le sentier de Russel, puis c’est du bitume sur 13 km, une route vraiment interminable et très dangereuse. J’arrive au camp The Farm, une ferme où les gens vivent en communauté. Je suis fourbue, je m’endors à 18 h 30. »
Le lendemain, rebelote pour 25 km. Après une nuit dans un campement de fortune, direction Whananaki. « Sous le soleil, je marche sur une route pendant 15 km, le goudron me brûle les pieds. Au campement, je profite de la piscine. »
 

400 km parcourus

Rendez-vous avec la boue et la mangrove. Mardi 29 novembre, direction Ngunguru et 27 km de plus pour Uranie. « Je passe la nuit dans un domaine avec des petites cabanes, et une douche en pleine nature. » La nuit passée, cap sur Iceland Treasure. « Une grande colline se dresse devant moi puis retour dans la forêt et sa boue. Je traverse une rivière. Ça lave mes chaussures. Pas pour longtemps : j’ai rendez-vous avec la boue et la mangrove. J’arrive enfin au magnifique camp avec une vue exceptionnelle sur la plage. J’en profite pour me baigner et laver mes vêtements. »

Le 1er décembre, Uranie est à Ocean beach. « Ce petit bain de boue matinal me fait penser qu’il y a des gens qui paient pour en avoir. »

Uranie poursuit sa route, on attend d’autres nouvelles. Elle a déjà parcouru 400 km.

Instagram : mlle-u-vadrouille

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