Sa belle histoire avec les abeilles, le Gardois Luc Silhol en a fait son miel

Impossible de louper la charmante miellerie de Luc Silhol. En venant de Saint-Ambroix, dans la direction de l’Ardèche, au premier panneau, sur la gauche, pour Courry, elle apparaît. Difficile, aussi, de quitter le maître des lieux tant la rencontre ressemble à un livre ouvert par et sur un homme en connexion avec la nature, au bon sens terrien évident, au discours fleuri de mille anecdotes.

"Je suis apiculteur depuis mes 13 ans"

Son truc à lui, son quotidien depuis plus de trois décennies, il le met en pot, un peu en bouteille aussi, et ce sexagénaire, "pas loin de la retraite !", agit avec un principe simple, immuable : "Je suis apiculteur depuis mes 13 ans. J’en ai 65… Et j’essaye de faire les choses bien. Je les fais simplement, mais je ne bâcle pas le travail. Jamais. Même pour un château de sable, je m’applique. Bon… Ça fait bien longtemps que je n’ai pas passé une semaine à la mer…"

Trente ans de participation

L’an dernier médaillé d’or pour son miel de montagne et d’argent pour celui à la lavande au concours Gard gourmand, Luc Silhol a, cette année, gardé "son" titre et récolté l’argent cette fois pour le miel des garrigues. "Cela assure une notoriété. C’est un bon petit truc localement et au niveau du département. Ça fait 30 ans que j’y participe et puis, il faut souligner que c’est gratuit ! J’ai jamais concouru au Salon de l’agriculture."

Professionnel depuis 1989, l’apiculteur a d’abord exercé les métiers d’électro-mécanicien et de céramiste. Fils d’un chef de gare natif de Molières-sur-Cèze, il est monté dans le train des abeilles après un stage de six mois dans le Var et nanti d’un brevet professionnel. "Gamin, j’ai mis les mains dans le miel avec cinq ou six ruches. Le jeudi, parce que le jour des enfants, dans ces années-là, c’était le jeudi, on les montait en Ardèche. Le week-end aussi…"

Plus d’un quart de siècle plus tard, avec des abeilles enruchées à Barjac, Saint-Ambroix, en basse Ardèche, dans l’Hérault, "je navigue sur trois départements", l’essence même de son savoir-faire est "de profiter au mieux de la belle diversité florale dont nous disposons dans un rayon de 100 km alentour". En prise aussi avec le dérèglement climatique : "Surtout le manque d’eau ! La nature en a besoin. J’ai eu récolté quatre à cinq tonnes de miel. J’en suis à deux, à peine, en 2021…"