Quand j’ai proposé de tester la voyance, je ne savais pas encore dans quelle aventure étonnante, je m’embarquais. Enfin si, je me doutais bien que l'expérience serait sans doute étrange, comme un cours de divination à Poudlard, mais je ne pensais pas être autant chamboulée. Il a fallu plusieurs jours avant de sauter le pas, mais mercredi soir, j’ai appelé pour la première fois une voyante.

La voyance, c’est tabou ? 

Première épreuve de ce test grandeur nature ? Le regard des autres ! Car en annonçant à mes proches le sujet de cette nouvelle « enquête », j’ai dû affronter la gêne et le scepticisme cartésien dans le regard de certains et la peur irrationnelle dans le regard d’autres. Le constat est vraiment étonnant : la voyance est un sujet glissant ! « La voyance a longtemps été un sujet tabou. Ça l'est de moins en moins », affirme ainsi Didier Lambert, organisateur d’un salon spécialisé dans le sud de la France.

Il a fallu ensuite s’y retrouver dans le monde nébuleux de la voyance ! Cartomancie, numérologie, astrologie : autant de « sciences » non reconnues qui font pourtant des milliers d’adeptes en France. Pour preuve, 1 Français sur 4 consulterait un voyant une fois par an d’après l’INAD, Institut National des Arts Divinatoires, et le monde de la voyance pourrait rapporter chaque année jusqu’à 3 milliards d’euros (cumulés).

Ma première fois ... avec une voyante

Pour ma première « consultation », je m’en suis remise à une amie adepte de la pratique, qui m’a conseillé une plateforme de voyance, comme il en existe des dizaines ! L’inscription est rapide : il suffit de communiquer son nom et son numéro de carte bleue pour faire partie du sérail. Prévoyez tout de même un « pseudonyme », pour éviter un moment de solitude intense.

Vidéo du jour

« Il me faut un pseudo, pour que vous puissiez vous connecter à la plateforme ensuite mademoiselle ? 
-       Ah, euh, mettez AngelinaJolie
-       … »

Une fois l’inscription faite, on vous demande de choisir un domaine d’interrogations : amour, travail, famille ? Je choisis « Amour », en me disant que c’est certainement le moins engageant. En vérité, je stresse un peu. Ai-je vraiment envie de savoir ce qui risque de m’arriver ? Pouvoirs ou non, comment faire confiance à une voix inconnue au téléphone ? Pas le temps de tergiverser, mon interlocutrice (qui a géré mon inscription sur la plateforme) lance l’appel.

C’est alors que je suis mise en relation avec Esmeralda : accent chantant et voix apaisante, elle comprend rapidement que c’est ma première fois. Elle me demande simplement mon prénom et ma date de naissance et commence à battre les cartes. La consultation démarre directement. Esmeralda me raconte ce qu’elle voit dans les cartes. Son récit est plutôt flou, avant de se préciser. Elle me pose des questions, retire des cartes. Très vite, son discours ressemble plus à celui d’un coach avant un match que celui d’une prestidigitatrice, capable de lire l’avenir. Au bout de 10 minutes, je suis gonflée à bloc ! L’amour ? On verra plus tard, pour l’heure je dois penser à moi et rien qu’à moi. Et si Esmeralda était en fait une psy cachée ? Elle prend congé et me souhaite beaucoup de bonheur. 

La première fois et après ?

Ces dix minutes passées à écouter une inconnue décrypter mon mode de fonctionnement amoureux, m’ont quelque peu troublée. Je suis partagée entre le fait de vouloir y croire et la peur de me faire abuser. D’un autre côté, pourquoi Esmeralda m’aurait raconté tout ça ? Pour que je rappelle ? Inutile, puisque ses prédictions allaient sur plusieurs années. Alors quoi ?

Mon amie, qui a assisté à toute la séance, me sourit. C’est relativement normal de se sentir troublée. On fait appel à des disciplines dont on ne parle jamais, qui sont taboues même pour une partie des gens. Et le fait de connaître ou de penser connaître l’avenir a quelque chose de vraiment étrange. Est-ce que je ferai appel à la voyance une nouvelle fois ? Probablement, mais pas tout de suite !