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HALIFAX- Si les joueurs de la formation canadienne ont pu sauter sur la glace du Scotiabank Centre en prévision de la demi-finale contre les États-Unis au lieu de faire leurs valises, mardi, c'est d'abord grâce au but héroïque de Connor Bedard en prolongation et aux arrêts spectaculaires de Thomas Milic.

Mais Tyson Hinds a aussi eu son mot à dire pour permettre aux siens de survivre malgré l'opposition inspirée de la Slovaquie en quarts de finale du Championnat mondial junior. Dans un jeu qui est passé un peu sous silence, le défenseur québécois a sauvé un but certain en milieu de troisième période, alors que le Canada avait les devants 3-2.
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Voyant que son gardien était dans une fâcheuse position, il s'est dressé derrière lui pour repousser le tir d'Adam Sykora avec son gant.
« Je n'ai jamais été gardien, mais j'aurais aimé ça, a-t-il lancé en riant. C'était un jeu instinctif. Je me suis mis derrière Milic, au cas où. J'étais à la bonne place au bon moment, mais je suis pas mal certain que je ne pourrais pas refaire le même jeu si la situation se représentait. »

« J'ai été assez chanceux qu'il soit là, a renchéri Milic. Mon bras était coincé, donc j'ai dû faire un arrêt scorpion sur le premier tir, et heureusement qu'il était là pour le retour. Il a été assez intelligent pour ne pas fermer sa main sur le disque, ç'aurait été un tir de pénalité.
« Ça démontre simplement à quel point les gars sont engagés, non seulement pour marquer des buts, mais aussi pour les empêcher de rentrer. »
Le niveau de dévouement de Hinds ne fait aucun doute depuis le début du tournoi. Utilisé comme septième défenseur au début de la compétition, il a rapidement gravi les échelons et il est désormais le quatrième arrière le plus utilisé (81:40) par l'entraîneur Dennis Williams après cinq matchs.
« Je suis assez impressionné par sa progression de match en match », a dit l'entraîneur adjoint Stéphane Julien, qui le dirige aussi à Sherbrooke. « Depuis le début, il est l'un des plus constants. J'ai revu la séquence de son arrêt trois ou quatre fois, et on sent son sentiment d'urgence. Ça démontre sa volonté de gagner. »
Hinds a deux buts à sa fiche et a décoché pas moins de neuf tirs au filet - le troisième plus haut total chez les défenseurs canadiens, derrière Olen Zellweger (17) et Brandt Clarke (14). Son arrêt n'est pas comptabilisé, mais il faut tout de même le souligner pour le bien de l'exercice.
« Il est très fiable défensivement, a observé Milic. Je ne le connaissais pas beaucoup avant le tournoi. Il m'impressionne vraiment, non seulement avec son jeu défensif, mais aussi avec ses qualités offensives. Il peut être une menace avec son tir, et il est fort solide dans notre zone. »
Des correctifs
Même si c'est spectaculaire et que ça fait jaser, la brigade défensive du Canada ne pourra pas toujours se contenter de jouer au gardien à la dernière minute. Surtout pas contre une équipe aussi bien outillée offensivement que les États-Unis. Elle devra limiter les chances de l'adversaire et éviter les revirements.
C'est une chose qu'elle a eu bien de la difficulté à faire chaque fois que ses opposants ont été efficaces en échec avant. La Tchéquie l'a fait à merveille pour les battre en ronde préliminaire, et la Slovaquie a bien failli causer la surprise en adoptant le même plan de match.
« Hier, c'était peut-être notre pire match défensivement, a souligné Julien. C'est vraiment une question de pression. Nos défenseurs n'ont pas pris les bonnes décisions, nos replis n'étaient pas assez bons, surtout en milieu de match. On s'est ajustés et ç'a été mieux par la suite. »
Il faudra voir si ces ajustements tiendront jusqu'au match contre les Américains, où la marge d'erreur sera bien plus mince que face aux Slovaques. Chaque erreur pourrait coûter cher.
« Il faut améliorer notre communication en zone défensive, a conclu Hinds. Souvent, on se trompait et on était deux sur le même gars. Il faut faire mieux, sinon ça va faire mal contre les États-Unis. Ça n'a pas bien été défensivement, mais la bonne nouvelle c'est qu'on s'en est sortis et qu'on apprend de nos erreurs. »