En 1851, se tient une première Exposition universelle à Londres : « The Great exhibition ». En tout, 25 pays y participent, dont la France, qui y envoie des industriels choisis parce qu’ils excellent dans leur domaine. Ce sera la première participation de l’entreprise Mercier, à Louviers (Eure), et non la moindre !
Un peu d’histoire
De 1814 à 1826, Mary Dubois, serrurier de son état, s’associe au menuisier Ambroise Mercier. Ils créent en 1818 un métier à filer de 120 broches, à entraînement mécanique. En 1826, Mercier, désormais indépendant, crée le long des remparts un « atelier de construction, de fonderie et de filature de laine ». Il y teste ses propres inventions et dépose un premier brevet pour un « cône à vis et sans fin propre à remplacer l’ouvrier dans la conduite du chariot des filatures mécaniques. »
En 1834, Mercier dépose un nouveau brevet pour une machine à carder le fil en boudins « pouvant s’appliquer à toutes les matières susceptibles d’être cardées, telles que la laine, la soie, le coton », suivi par son fils Achille en 1851, qui présente deux brevets pour le perfectionnement des « machines à carder la laine et autres matières filamenteuses ».
L’usine Mercier fabrique ce qui est utile aux industriels textiles : machines de filature, métiers à tisser, machines à tondre et à lainer, matériel d’entraînement…
Une entreprise aux multiples récompenses
Sélectionnée par le préfet de l’Eure pour représenter la France à l’Exposition universelle de Londres de 1851, la société Mercier et Compagnie veut prouver sa supériorité technique. Elle envoie outre-Manche, une carde à rubans, une carde boudineuse, un support à tourner, un cylindre à émeri, un métier à filer de 240 broches ! Mercier revient de Londres auréolé de gloire, premier succès d’une longue série.
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En 1867, Achille Mercier concourt également dans la catégorie des établissements qui « ont assuré aux ouvriers le bien-être matériel, moral et intellectuel » :
425 ouvriers, unis entre eux par les liens d’une société de secours mutuels, composent le personnel de cet atelier qui est très vaste et renferme un matériel important.
De Mercier à Breton…
Son décès en 1867 n’arrête pas l’essor de l’entreprise. Les Établissements Veuve Mercier et L. Mercier concourent en 1878 à l’Exposition de Paris, présentant 14 machines dédiées au travail des laines cardées et peignées ! À la fin du XIXe siècle, les bâtiments situés boulevard de Crosne sont rachetés par Léopold Breton, industriel drapier. Les locaux resteront en activité jusqu’au milieu du XXe siècle avant de fermer et d’être aujourd’hui entièrement transformés. Mais c’est là une autre histoire…
Une conférence de la SED le 14 janvier
Envie d’en savoir plus sur l’excellence défendue par les industriels de l’arrondissement de Louviers au XIXe siècle ? Une conférence, animée par Vanina Gasly, responsable du Pôle archives Seine-Eure, et intitulée « Entre espionnage et excellence : quand l’arrondissement de Louviers participait aux Expositions universelles (1851-1900) », vous sera proposée sur ce thème par la Société d’études diverses de Louviers et sa région le samedi 14 janvier à 16h, salle Pierre Mendès France à l’Hôtel de ville de Louviers.