Fondateurs du Chanvre des Alpes, Émile et Christophe Bourard produisent de l’huile de cannabidiol (CBD). La culture du chanvre, tout comme la transformation, sont locales. À la recherche d’investisseurs, ils lancent une campagne de financement participatif pour se développer.
C’est en 2021 que la marque annécienne Le Chanvre des Alpes est créée, à l’initiative de Christophe et Émile Bourard. Pour assurer la production de leur huile de chanvre – connue pour ses vertus thérapeutiques depuis l’Antiquité, notamment contre le stress, l’insomnie et l’arthrose –, le père et le fils travaillent avec un producteur haut-savoyard, Tristan Fumex, qui exploite deux champs en Isère et dans les Aravis, près de Thônes.
« Actuellement, nous transformons une trentaine de litres vendus en flacon de 10 ml (contenant 3 à 5 % de CBD, nom courant donné au cannabidiol, substance légale en France), mais notre capacité de production peut monter à 120 litres et plus », explique Émile Bourard, jeune président de 24 ans, coassocié avec son père (directeur général) à 80 %, les 20 % restants étant détenus par Laurent Surbeck, PDG de Montagne TV, et Clément Tournier, leur webmaster.
Selon le procédé de macération, mis au point dans leur atelier dans le Trièves (Isère), les fleurs de chanvre cueillies à la main et séchées (et non les graines) sont infusées dans de l’huile d’olive (de Nyons).
Une fabrication 100 % artisanale et locale
Les banques refusant de les financer – parce qu’il s’agit de CBD –, le tandem, en quête d’investisseurs, a lancé une campagne de crowdfunding sur Ulule (jusqu’au 15 janvier) pour obtenir la certification Ecocert, déposer la recette chez un toxicologue et créer un packaging éco-conçu.
Pour l’heure, le produit est vendu sur le site e-commerce Ladetente.shop, qu’ils ont spécialement développé afin, à terme, de vendre d’autres produits en marque propre, toujours à base de chanvre, comme des cosmétiques (crèmes de jour, baumes et sérums) et des tisanes. Les retours étant positifs, ils sont en pourparlers avec plusieurs magasins bio et de phytothérapie pour distribuer leur produit. Dans le bassin annécien pour commencer, puis à l’échelle d’Auvergne-Rhône-Alpes.
La société La Détente (marque Le chanvre des Alpes) prévoit un chiffre d’affaires de 400 000 euros en 2023 et une progression annuelle de 40 % sur cinq ans via 100 à 150 distributeurs.
Patricia Rey
0 commentaires