Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?
Housing Works Cannabis Co, in NYC le 11 janvier 2023
Adrienne Grunwald pour « M le magazine du Monde »

A New York, le cannabis a un parfum de revanche

Par 
Publié le 22 janvier 2023 à 05h00, modifié le 23 janvier 2023 à 11h19

Temps de Lecture 12 min. Read in English

Matthew Robinson n’en revient toujours pas. « C’est comme si j’avais gagné au loto ! », s’enflamme cet Afro-Américain de 37 ans. Un large sourire éclaire son visage, souvent empreint de gravité. La vie de cet ancien dealeur a basculé il y a quelques semaines quand il a appris qu’il pourrait vendre légalement du cannabis. Depuis, tout va à cent à l’heure.

Ce vendredi de janvier, le soleil n’est pas encore levé qu’il quitte son domicile d’Albany, la capitale de l’Etat de New York, pour Manhattan. Trois heures de route et quelques embouteillages plus tard le voilà à Bleecker Street pour une formation sur le sujet. Deux téléphones à la main, capuche sur la tête, il s’engouffre dans des locaux gris.

Sur le trottoir, Marquis Hayes, 42 ans, tire une dernière bouffée de sa vapoteuse avant de le rejoindre. Même s’il a troqué le chapeau de cow-boy qu’il affectionne d’habitude pour un bonnet de docker noir, ce chef cuisinier, veste de velours rouge sur tee-shirt orange, ne passe pas inaperçu. Lui aussi vient de recevoir l’autorisation de se lancer dans ce business après avoir eu affaire à la justice dans sa jeunesse. Il est rentré fissa des îles San Juan, dans l’Etat de Washington, non loin de la frontière avec le Canada, où il passe une partie de l’année, pour être présent. « On me donne les clés pour faire ce que je sais si bien faire sans être dans l’illégalité cette fois-ci », lâche-t-il avec son débit mitraillette.

Retarder l’arrivée des grands groupes

Les deux hommes font partie des trente-six premiers chanceux – vingt-huit entrepreneurs et huit associations à but non lucratif – à avoir reçu, fin novembre 2022, une licence provisoire de l’Etat de New York pour vendre une herbe cultivée localement et testée en laboratoire. Une nouvelle étape, presque deux ans après que cet Etat démocrate a légalisé l’usage récréatif de marijuana pour les plus de 21 ans dans les lieux où la cigarette est autorisée.

La commercialisation du cannabis pourrait y représenter 1,2 milliard de dollars (1,1 milliard d’euros) de chiffre d’affaires dès 2023 et 4,2 milliards de dollars quatre ans plus tard. De quoi faire de l’Etat de New York et ses vingt millions d’habitants le plus vaste marché licite de cette drogue aux Etats-Unis.

A Bleecker Street, c’est la première fois que les licenciés sont réunis. L’occasion de se rencontrer, d’échanger, mais aussi d’approfondir tout ce qui touche à la logistique de leurs futurs points de vente. « Un peu ennuyeux », soupire Marquis Hayes. « Pas inintéressant », tempère Matthew Robinson.

Il vous reste 86.2% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.