Il fabrique sa centrale solaire sans faire appel à un professionnel


Il fabrique sa centrale solaire sans faire appel à un professionnel

La centrale solaire auto-construite d'Audren Van Zalk dans le Lot / Twitter @ObjectifZero

En quelques jours, ce particulier a déployé seul une centrale solaire qui couvrira plus de la moitié de ses besoins en électricité. Si l’opération nécessite quelques connaissances, construire sa propre installation photovoltaïque est une solution redoutablement économique. Témoignage.

Qui a dit qu’installer une centrale solaire chez soi était un processus long et fastidieux ? Dans une petite localité du département du Lot, Audren Van Zalk a construit sa petite ferme photovoltaïque en une poignée de jours.

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« Ça m’a pris un gros week-end pour la structure en bois et un week-end pour la pose des panneaux », explique ce particulier, qui exerce depuis une vingtaine d’années dans le secteur du bâtiment.

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Produire son électricité pour affronter la hausse des prix

Dans son jardin en rase campagne, il a installé une centrale photovoltaïque d’une puissance de 3,2 kWc (bridée par l’onduleur à 3 kWc « pour respecter la convention Enedis ») en autoconsommation avec injection à titre gratuit. Les 8 panneaux de 400 Wc reposent sur une épaisse structure en bois, qu’il a également conçue et fabriquée seul. Une démarche qu’il détaille sur ses comptes Twitter et YouTube baptisés « Objectif ZeroCarbone ».

« Depuis l’âge de 15 ans j’avais envie de me lancer dans les énergies renouvelables à la maison, mais j’habitais en ville » explique celui qui se décrit comme un « fana du faire soi-même ». Face aux hausses de prix des énergies et en prévention du « plafond tarifaire [qui] va sauter en 2024 », il décide de relever le challenge technique.

Installer soi-même sa centrale coûte 2 fois moins cher

« J’avais une base en électricité, mais j’ai dû revoir toutes les normes spécifiques au photovoltaïque », explique-t-il. Ces lectures techniques passées, Audren commande alors pour 2 200 € de matériel (panneaux, onduleur 5 kW et coffrets AC/DC, livraison comprise), auxquels s’ajoutent 250 € de bois pour la structure, 150 € de fil de terre et une centaine d’euros de quincaillerie, soit 2 700 € au total.

Une somme assez faible au regard de la puissance de la centrale. À 844 €/kWc pour son installation photovoltaïque prête à l’emploi, le bricoleur a réalisé une économie considérable, alors qu’une centrale déployée par un professionnel coûte entre 1 500 et 3 000 €/kWc.

Une voiture électrique au lieu d’une batterie domestique

S’il ne la consomme pas instantanément, l’électricité solaire qu’Audren produit est injectée gratuitement dans le réseau public. Un choix qui lui permet d’éviter des démarches administratives parfois longues. Pour être rémunéré de ses surplus, il est en effet obligatoire de faire approuver son installation par le Consuel et de répondre à certaines conditions techniques très strictes.

L’installation, présentée sur le compte Twitter @ObjectifZero

Pour optimiser la rentabilité de sa centrale, le Lotois aurait pu opter pour une batterie domestique. Cette dernière permet de stocker l’énergie pour l’utiliser à la demande, de jour comme de nuit et quelle que soit la météo.

La solution n’a pas été retenue pour une bonne raison. « Je n’ai pas mis de batterie parce que ma voiture électrique [une Renault Zoé 22 kWh, NDLR] permet d’absorber beaucoup de la production » justifie-t-il. Son véhicule est donc rechargé par les excédents de production, qui auraient été injectés dans le réseau public autrement. « Une batterie aurait doublé le prix de l’installation qui m’aurait beaucoup augmenté le retour sur investissement » détaille t-il sur Twitter.

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Des délestages manuels en attendant l’automatisation

« J’ai aussi un chauffe-eau électrique et suis en train d’installer une pompe à chaleur air-air » ajoute Audren. La répartition des charges de la centrale solaire vers ces appareils est pour l’instant réalisée manuellement, au moyen de prises connectées.

« Quand je sais qu’il va faire beau, que je vois un pic ou que l’onduleur envoie trop sur le réseau, je déclenche manuellement » explique-t-il. Il prévoit tout de même d’installer des délesteurs à l’avenir, qui permettront de réaliser ces opérations automatiquement.

L’interface de pilotage de la centrale solaire / Twitter @ObjectifZero

S’orienter sud-ouest pour adapter la production aux besoins

Contrairement à la plupart des centrales solaires, celle d’Audren n’est pas orientée plein sud. « J’ai fait un choix d’orienter un peu plus vers l’ouest, car j’ai besoin de plus d’énergie en soirée. J’ai optimisé pour l’usage », précise-t-il. Ce positionnement permet en effet de favoriser la production en fin de journée, en concédant un allongement de la montée en puissance le matin.

Il espère générer chaque année autour de 3 200 kWh d’électricité photovoltaïque. Une production qui sera majoritairement consommée par sa Renault Zoé, qui puise 2 000 kWh par an. Le solde, soit 1 200 kWh, pourrait permettre à Audren et sa petite famille de couvrir autour de 25% de leurs besoins en électricité (11 MWh de consommation annuelle). Un taux qui passera à environ 50 % lors de la mise en service de sa pompe à chaleur et du système de pilotage de la centrale, la consommation du logement chutera en effet à 6 MWh annuels.

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Une centrale rentable en quelques années

Âgée de 200 ans, sa maison en pierre de 90 m² habitables et ses trois occupants sont chauffés par un poêle à bois et une pompe à chaleur réversible, qui remplacera bientôt des radiateurs « grille-pain ». « Tout est électrique chez moi, je n’utilise quasiment plus d’hydrocarbures », se targue-t-il.

Sa facture d’électricité s’élève actuellement à 200 € mensuels en moyenne. Audren affirme pourvoir réaliser 450 € d’économies chaque année grâce à la production photovoltaïque. Sa centrale solaire devrait donc théoriquement être amortie en 5 ans environ, en excluant le coût de la structure, car c’est aussi « un abri à bois qui m’est indispensable » explique t-il.

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[Article mis à jour le 05/08/22 avec les précisions du propriétaire sur le temps de retour sur investissement]

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