Pour prévenir les caries, les Mayas avaient une drôle de pratique…

Publié le par Loubna Kahia

Si la culture maya fascine autant, c’est à la fois parce qu’elle diffère grandement de nos pratiques occidentales et qu’elle continue de surprendre  les archéologues. Dernièrement, la découverte de squelettes mayas a révélé l’une des pratiques bucco-dentaires les plus insolites : insérer une résine végétale dans chaque dent afin de prévenir l’apparition des caries. Comment faisaient-ils ?

Durant l’apogée de l'ère maya, du VIe au IXe siècles, cette civilisation s’est fortement intéressée à la médecine pour soigner tous types de maux. Parmi les domaines de santé, la dentisterie faisait l’objet de nombreuses pratiques et soins bucco-dentaires pour prévenir l’apparition de caries ou de douleurs dentaires. Dans une étude publiée le 9 mai dernier dans la revue Journal of Archaeological Science (source 1), des archéologues américains ont découvert huit dents de Mayas sur trois sites archéologiques différents. Sur chacune d'entre elles un petit trou avait été créé afin d'y insérer une sorte de petite pierre.  

Une pratique esthétique qui cachait un soin dentaire

Après des recherches, les archéologues ont découvert que les Mayas avaient pour habitude de percer leurs dents afin d'y insérer une sorte de résine végétale qui une fois durcie était tout aussi solide qu'une petite pierre. Extrêmement adhésive, cette "colle dentaire" servait avant tout à orner leurs dents de pierres précieuses comme le jade, l'hématite ou encore la turquoise. Cette pratique était d'ailleurs très répandue et accessible à tous. Parmi les dents retrouvées sur les différents sites archéologiques, certaines n’appartenaient en effet pas du tout à l’élite de cette civilisation mais étaient tout de même ornées de gemmes. 

Outre l'aspect esthétique de ces ornements et après analyse des composants chimiques de cette petite résine, les chercheurs ont découvert qu'elle détenait de véritables propriétés médicinales. Faite principalement à partir de goudron de pin et d’huiles essentielles de plantes de la famille des menthes, cette "colle végétale" extrêmement adhésive était également utilisée pour ses vertus anti-inflammatoire et anti-bactérienne. Grâce à cela, les Mayas protégeaient ainsi leurs dents de toute forme de caries.

Parmi les 150 molécules organiques et végétales retrouvées dans cette petite "colle dentaire" chacune d’entre elles avait un rôle spécifique. Les archéologues ont par exemple relevé la présence d’un composé chimique appelé sclaréolide dérivé de diverses sources végétales et utilisé en cas de mycoses (antifongique).

Un peuple averti sur l’hygiène dentaire

Cette résine dentaire avait donc de réelles propriétés anti-infectieuses. Par le passé, de nombreuses dents de Mayas ont d'ailleurs été retrouvées encore ornées de pierres précieuses et en parfait état. Le squelette du roi Palenque, décédé à l’âge de 80 ans a par exemple été découvert en très bonne conservation, avec toutes ses dents et sans aucune trace de caries. Fiers de leurs progrès et de leurs avancées, les Mayas ont donc conservé une excellente hygiène dentaire. D’autres pratiques comme le fait de limer et polir leurs dents ou procéder à l’extraction des caries viennent également prouver le souci qu'avaient les Mayas de conserver une dentition en bonne santé.

Si aujourd’hui, l’idée de percer nos dents pour les protéger ne nous viendrait jamais à l’esprit, rappelons qu’une visite de contrôle chez le dentiste tous les 6 mois est préconisée, afin, nous aussi, de conserver nos jolies dents.

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